17 décembre 2007

L'INDE

République de l’Inde Données géographiques Superficie : 3 287 263 km2 Population : 1 080 millions (estimation 2006) Capitale : New Delhi (12,8 millions d’habitants) Villes principales : Mumbai (Bombay), Kolkota (Calcutta), Chennai (Madras), Bangalore, Hyderabad, Lucknow. Langues officielles : anglais et hindi ; la Constitution reconnaît dix-huitlangues de l’Inde : assami, bengali, gujerati, hindi, kannada, cachemiri, konkani, malayalam, manipuri, marathi, nepali, oriya, penjabi, sanskrit, sindhi, tamoul, telugu, ourdou. Monnaie : Roupie (1 euro = 56 roupies - mai 2007) Données démographiques Croissance démographique : 1,55 % (estimation 2006) Espérance de vie : 63,3 ans Taux d’alphabétisation : 61 % Religions : hindouisme (82 %), islam (12 %), christianisme (2,2 %), sikhisme (1,9%), bouddhisme (0,7 %), jaïnisme (0,5 %), zoroastrisme, judaïsme Indice de développement humain : 126ème (2004) (Bangladesh 137ème, Pakistan134ème, Chine 81ème) Données économiques PIB : 798 Mds USD (2005-2006) PIB par habitant : 676 USD (2005-2006) Taux de croissance : 8,4 % en 2005-2006, 7,5 % en 2004-2005 Taux de chômage : 7,3 % (2004) Taux d’inflation : 4,1 % pour les prix de gros, 4,4 % pour les prix à la consommation (2005-2006) Solde budgétaire : - 4,5 % du PIB (Etat central/ 2005-2006) Balance commerciale : - 6,5 % du PIB (2005-2006) Principaux clients : Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Chine, Principaux fournisseurs : Etats-Unis, Royaume-Uni, Chine, Allemagne, Japon Part des principaux secteurs d’activité dans le PIB, en 2005-2006 (% en 1996) : Agriculture 20 % (31%) Industrie 26 % (28%) Services 54 % (41%) Exportations françaises vers l’Inde : 2 533 M € en 2006 (1 837 M € en 2005) Importations françaises de l’Inde : 2 490 M € en 2006 (2 106 M € en 2005) Consulats de France : Bombay, Pondichéry Communauté française : 8 300 (dont 7 100 à Pondichéry) Communauté indienne en France : 10 700 titulaires d’autorisation de séjour Economie L’économie indienne jouit d’une croissance annuelle forte : 6 % en moyenne sur les 10 dernières années, plus de 8% depuis 2005. L’ Inde est appelée à devenir l’une des quatre premières économies mondiales d’ici une vingtaine d’années. La croissance de sa population (première puissance démographique à l’horizon 2030 avec 1,5 milliards d’habitants environ) et de son économie en font en marché incontournable. L’Inde a notamment su surmonter deux de ses faiblesses traditionnelles : - 1/ l’inflation a été fortement réduite et un rythme annuel autour de 4-5 % semble s’installer. Elle reste cependant dépendante de l’évolution des prix agricoles (évolution des stocks, variation de la demande mondiale) et de la mousson ; - 2/ les soldes financiers ont pu être rétablis dans une certaine mesure, bien que la forte croissance des exportations (+ 25 % 2001-2002 ; + 19 % 2002-2003 ; + 15 % en 2003-2004) n’ait pas empêché le déficit commercial indien de se creuser : 6,5 % du PIB en 2005-2006. Dans le même temps, les flux d’investissements étrangers directs augmentent (3,7 Mds USD en 1998, près de 7 Mds en 2004 - pm : 50 Mds USD par an en moyenne pour la Chine). Des faiblesses structurelles demeurent cependant. L’Inde est toujours un pays en développement. Son indice de développement humain (IDH établi par le PNUD) le classe au 126ème rang (sur 177 pays). Les autorités doivent aussi poursuivre les réformes économiques afin de desserrer le goulet d’étranglement que constitue l’insuffisance des infrastructures et afin de moderniser le cadre juridique existant. Il s’agit, avec la lutte contre les difficultés qui frappent le monde agricole (endettement, archaïsme des modes de production, etc.) des chantiers prioritaires de l’actuel gouvernement. Dans le même temps, une réforme du système fiscal indien (l’Etat central ne prélève que 9 % du PIB, soit l’un des taux les plus faibles de la planète) avec notamment la généralisation de la TVA (prévue dans la loi de finances 2005/2006) et la réduction des contraintes pesant sur l’investissement étranger dans certains secteurs (aéroports, assurances, etc.) doivent permettre d’assurer le financement de ces mesures et de maintenir un taux de croissance élevé. Politique extérieure La première priorité de l’Inde est de voir reconnu son statut de puissance globale et responsable Candidate à un siège permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies avec l’Allemagne, le Brésil et le Japon (soutien mutuel depuis octobre 2004 au sein du G4), elle entend apparaître comme un acteur de premier plan sur la scène mondiale. Si la décision du Japon début 2006 de ne pas co-parrainer le nouveau projet de résolution déposé par les trois autres membres du groupe (Tokyo ne quitte toutefois officiellement pas le G4) fragilise la démarche engagée, la candidature indienne reste une priorité pour New Delhi. Depuis les essais nucléaires auxquels New Delhi a procédé, le 11 et le 13 mai 1998, l’Inde insiste sur le fait qu’elle est une puissance nucléaire « responsable » et qu’elle ne participe pas à des activités de prolifération nucléaire. Si elle n’a pas adhéré au traité d’interdiction complète des essais, elle a ratifié en avril 2005 la convention de 1996 sur la sûreté nucléaire et a indiqué en juillet 2005 être prête à travailler à la conclusion d’un éventuel accord multilatéral sur l’arrêt de la production de matières fissiles (déclaration conjointe du 18 juillet 2005 du Président Bush et du Premier Ministre indien Manmohan Singh). Aujourd’hui, l’Inde cherche à obtenir une évolution des règles d’exportation des biens nucléaires, tout particulièrement au sein du Groupe des Fournisseurs Nucléaires (NSG) dont les directives limitent les coopérations dans le domaine du nucléaire civil avec les pays non signataires du Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP). Depuis le milieu des années 1990, la diplomatie indienne multiplie les efforts d’ouverture sur l’extérieur. Les Etats-Unis se sont engagés dans une redéfinition de leur politique en Asie du Sud dès la fin de l’année 1997. La visite du Président Clinton en Asie du Sud en mars 2000 a permis de consacrer le renforcement des liens entre l’Inde et les Etats-Unis. Cette évolution est favorisée par les communautés importantes de NRIs (Non Resident Indians) présentes aux Etats-Unis (2 millions de personnes). Ce rapprochement s’est confirmé avec le Président Bush. Les sanctions décidées à la suite des essais nucléaires ont été levées partiellement dès l’automne 1998, puis totalement en 2001, et la coopération militaire américano-indienne renforcée. Malgré les craintes qu’il suscite en Inde, le partenariat développé par les Etats-Unis vis-à-vis du Pakistan, après les attentats du 11 septembre 2001, ne remet pas en cause la relation de long terme établie avec New Delhi. Par delà l’alternance politique de 2004, le rapprochement avec Washington reste une priorité de la diplomatie indienne, comme en témoignent l’accord militaire bilatéral signé à l’occasion du voyage aux Etats-Unis du Ministre indien de la Défense (juillet 2005) et surtout la déclaration conjointe sur la coopération nucléaire civile adoptée par le Président Bush et M. Manmohan Singh (18 juillet 2005). La Russie demeure un partenaire privilégié de l’Inde. Un sommet annuel réunit les chefs d’Etat et de gouvernement. Le voyage officiel en Inde, du 2 au 5 octobre 2000, du Président Poutine a redonné une forte impulsion à la relation de défense entre les deux pays. Les dernières visites du Président Poutine en Inde (la dernière au mois de janvier 2007) ont marqué la volonté de relancer la coopération dans les domaines stratégiques (acquisitions d’armement, programme de développement conjoint de nouveaux systèmes d’armement, participation indienne au système de navigation Glonass) et de l’économie (dans le domaine énergétique notamment, et de l’énergie nucléaire en particulier). Un accord de sécurité a été conclu lors de la visite à Moscou en décembre 2005 du Premier Ministre indien, M. Manmohan Singh, qui devrait permettre d’accroître davantage les échanges dans le domaine de la défense. L’Inde fait preuve, dans le même temps, d’un intérêt renouvelé pour l’Union européenne, premier partenaire commercial. Le premier sommet UE-Inde a eu lieu à Lisbonne en juin 2000. Lors du 6ème sommet UE-Inde qui s’est tenu à New Delhi en septembre 2005, un plan d’action a été adopté entre l’UE et l’Inde qui fait de ce pays le sixième partenaire stratégique de l’Union (avec le Canada, la Chine, le Japon, les Etats-Unis et la Russie). Le 7ème sommet UE-Inde s’est tenu le 13 octobre 2006. La Commission Européenne devrait entamer prochainement avec l’Inde la négociation d’un accord de libre échange. L’Inde s’est également rapprochée d’Israël, 2ème fournisseur d’armements (visite du Premier Ministre Sharon le 7 septembre 2003), et de la Turquie (visite du Premier Ministre indien fin septembre 2003). L’Inde cherche également à développer ses alliances Sud-Sud : — avec le Brésil et l’Afrique du Sud au sein du forum IBSA, pivot du « groupe des 21 » (pays en développement organisé face aux grandes puissances commerciales - l’Union européenne, le Japon et les Etats-Unis), qui s’est illustré lors des négociations commerciales de Cancun ; — avec certains pays africains dans le cadre de l’accord « Team 9 » (Sénégal, Côte d’Ivoire, Tchad, Mali, Burkina Faso, Ghana, Guinée Equatoriale, Guinée Bissau) signé le 1er mars 2004 ; — plus largement, dans le cadre du mouvement des non alignés. Enfin, l’Inde entretient de bonnes relations avec l’Iran[1] fondées notamment sur des intérêts économiques. Lors du vote au Conseil des gouverneurs de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) du 14 septembre 2005 puis du 3 février 2006, l’Inde a néanmoins voté en faveur des résolutions présentées par l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, demandant à l’Iran la suspension complète et durable de toutes les activités liées à l’enrichissement et au retraitement. Normaliser ses relations avec ses principaux voisins Après de fortes tensions en 2001-2002, l’Inde et le Pakistan ont amorcé une normalisation de leurs relations bilatérales. Plusieurs mesures de confiance ont été mises en place (retour des ambassadeurs dans les deux pays, reprise des liaisons aériennes civiles, libération de prisonniers, proposition de concessions commerciales etc.). Le Premier Ministre Vajpayee a rencontré le Président Musharraf le 5 janvier 2004. Les deux pays ont décidé de poursuivre ce dialogue sur l’ensemble des différends qui les opposent (‘’dialogue composite‘’), y compris le Cachemire. Une décision symbolique importante a été prise avec l’ouverture, le 7 avril 2005, d’une ligne d’autocars entre Srinagar et Muzaffarabad. Malgré le contexte créé par les derniers attentats commis à Bombay le 11 juillet 2006 ((Bombay en juillet 2006, Malegaon en septembre 2006, attentat contre le « train de l’amitié » le 18 février 2007), le dialogue composite entre les deux pays se poursuit (institution d’un « mécanisme anti-terroriste » conjoint lors de la réunion des « Foreign Secretaries » à New Delhi les 14 et 15 novembre 2006, visite officielle au Pakistan les 13 et 14 janvier du ministre indien des Affaires étrangères, M. Mukherjee). Concernant les relations avec Pékin, l’Inde et la Chine se sont engagés dans un rapprochement pragmatique, surmontant leurs relations naguère conflictuelles. Les différends frontaliers se normalisent progressivement depuis « l’accord de paix et de tranquillité le long de la ligne de contrôle » de 1993 et la visite historique du Président Jiang Zemin en Inde en novembre 1996. Les deux pays se sont accordés en 2005 sur les « principes » sur lesquels devrait être fondé un futur accord. Les relations économiques entre les deux pays sont par ailleurs en rapide expansion, la Chine étant devenu le second partenaire commercial de l’Inde. Le président chinois Hu Jintao s’est rendu en Inde au mois de novembre 2006. Il s’agissait de la première visite en Inde d’un chef d’État chinois depuis 1996. Les autorités chinoises et indiennes ont rappelé à cette occasion leur souhait de développer les relations entre les deux pays. Au sein des enceintes régionales, l’Inde cherche à occuper une place plus importante. Elle a cherché notamment à donner un contenu plus substantiel à la coopération dans le cadre de la SAARC [2], et a été l’un des principaux artisans de la mise en place officielle de l’IOR-ARC [3] en mars 1997. L’Inde est entrée au Forum Régional de l’ASEAN (ARF) en juillet 1996. Un premier sommet Inde-Asean a eu lieu en novembre 2002. L’Inde a participé au « sommet de l’Asie orientale » qui s’est tenu en Malaisie en décembre 2005. Enfin, l’Inde a signalé son intérêt pour rejoindre le Dialogue Europe-Asie (ASEM, Asia-Europe Meeting) et devrait intégrer prochainement cette structure. -------------------------------------------------------------------------------- [1] :Un important port indo-iranien en eau profonde est en cours d’aménagement à Tchah-Bahar (Iran). Il constitue le pendant du port sino-pakistanais de Gwadar. L’un et l’autre sont tournés vers les pays d’Asie centrale. [2] : South Asian Association for Regional Cooperation [3] : Indian Ocean Rim - Association for Regional Cooperation Mise à jour : 15.05.07

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