17 décembre 2007

LA CHINE

République populaire de Chine. Données géographiques Superficie : 9.561.000 km2 Population : 1,3 milliard Capitale : Pékin (Beijing) Villes principales : Shanghai, Canton, Tianjin, Chongqing, Wuhan Langue (s) officielle (s) : Chinois (putonghua) Monnaie : Renminbi (1USD= 7,60 RMB) Fête nationale :1er octobre Données démographiques Croissance démographique : 0,8 % (moyenne annuelle décennie 1995-2005) Espérance de vie : 71,6 ans Taux d’alphabétisation : 85,8% Religion (s) : bouddhisme, taoisme, islam, catholicisme, protestantisme Indice de développement humain (Classement ONU - 2003) : 0,755 Données économiques PIB par habitant (2006) : 1946 dollars US (France : 26510 euros en 2004) Taux de croissance (2006) : 10,4% Taux de chômage urbain officiel (2006) : 4,1% Taux d’inflation (2006) : +1,8% Excédent commercial (2006) : 177 milliards de dollars US Principaux clients : Etats-Unis, Union européenne, Hong Kong, Japon. Principaux fournisseurs : Japon, Union européenne, Taiwan, Corée du Sud, Etats-Unis Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : agriculture : 15% industrie : 53% services : 32% Exportations de la France vers la Chine : 7,2 milliards d’euros (2006) Importations françaises de Chine : 23,8 milliards d’euros (2006) Consulats généraux de France : Hong Kong, Shanghai, Canton, Wuhan, Chengdu et section consulaire à Pékin. Communauté française en 2005 : 11.000 Communauté chinoise en France en 2005 : 50.200 Le dynamisme économique se poursuit mais n’est pas exempt de fragilités Dans la ligne des années précédentes, qui ont connu une croissance moyenne annuelle de 10% depuis le début des réformes en 1978, l’année 2006 s’est soldée par une croissance de 10,4%, tirée par les exportations (en augmentation de 27 %, accompagnées d’une hausse de 74% du solde commercial, qui avait déjà triplé en 2005) et par les investissements (45% du PIB, record mondial, grâce à un taux d’épargne de 49%). La Chine est désormais la 4ème économie mondiale, le 3ème exportateur mondial et la 1ère détentrice de réserves de change. La population chinoise bénéficie également globalement de cette croissance, qui a permis de faire reculer la pauvreté de près de moitié sur la dernière décennie, d’après le dernier rapport de la Banque asiatique de développement. Cette tendance devrait se poursuivre mais est fortement dépendante de l’évolution du reste de l’économie mondiale et pourrait être contrariée par par les fragilités de l’économie chinoise. Sur le plan conjoncturel, les mesures prises par les autorités chinoises jusqu’ici pour réduire les surcapacités sectorielles (en particulier dans l’immobilier, l’acier et l’automobile) ont eu un effet limité. Par ailleurs, les fragilités structurelles restent nombreuses. L’économie chinoise souffre d’une faiblesse de la consommation intérieure (épargne rendue nécessaire par l’insuffisance des filets sociaux). Le système bancaire, grevé de créances douteuses (taux officiel de 20%, vraisemblablement sous-estimé), est un outil peu performant dans l’allocation de la forte épargne nationale (49 % du PIB). Le coût considérable de sa recapitalisation (60 Mds$ de réserves de change déjà utilisées à cette fin) pourrait avoir un impact négatif sur la croissance chinoise. La réforme de ce secteur, désormais confronté à l’ouverture à la concurrence étrangère, est liée à la restructuration des entreprises d’Etat, qui absorbent encore 2/3 des crédits octroyés par les banques pour ne produire qu’1/3 de la valeur ajoutée (mais en employant 60 % des actifs). La situation de l’environnement est préoccupante et pourrait devenir un frein à la croissance (pollution des centres industriels et urbains, diminution de la surface cultivable sous le coup de la désertification, empoisonnement des eaux douces...). La Chine est en passe de devenir le premier émetteur mondial de CO2. Enfin, la facture énergétique est de plus en plus lourde. La Chine est devenue le deuxième importateur mondial de pétrole. Politique extérieure La diplomatie chinoise est de plus en plus active. Si sa priorité est le soutien à la croissance économique chinoise, elle revêt progressivement une dimension plus globale. Face aux interrogations sur les conséquences de sa montée en puissance, la Chine met l’accent sur sa volonté de « développement pacifique ». Nation la plus peuplée du monde, membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, puissance nucléaire et quatrième économie mondiale, la Chine s’affirme ainsi comme un partenaire majeur pour relever les grands défis du monde contemporain. Priorité au soutien à la croissance économique du pays La politique étrangère chinoise vise en priorité à créer un environnement international favorable à la poursuite du développement national et à légitimer l’implication croissante du pays dans les affaires internationales (thème du « développement pacifique » de la Chine mis en avant par Pékin). L’économie chinoise a connu une croissance fulgurante avec un taux de 9,4% par an en moyenne depuis 1978 et de 10,4% en 2006. L’objectif de Pékin est de doubler le PIB chinois d’ici à 2020 (4000 Mds USD) pour favoriser en Chine l’avènement d’une « société de petite prospérité » (PIB/habitant : 3000 USD). La 6ème puissance économique du monde La Chine est, avec un PIB de 2600 Mds USD environ, la 4ème économie du monde après les Etats-Unis (PIB : 12 980 Mds USD), le Japon (PIB : 4220 Mds USD), et l’Allemagne. Elle se classe au 4ème rang mondial si on inclut Hong Kong. ... se rapproche-t-elle des Etats-Unis ? Le PIB de la Chine est cinq fois moins élevé que le PIB des Etats-Unis. Dans l’hypothèse où la croissance chinoise se maintiendrait à un taux de 9% par an, difficilement tenable à long terme, et le taux de croissance américain à 3,5%, il faudrait 40 ans à la Chine pour que son PIB rejoigne le niveau des Etats-Unis. En 2004, la Chine a dépassé les Etats-Unis comme premier exportateur mondial de produits de haute technologie. Dans cette perspective, l’action extérieure chinoise passe par : le développement de relations ciblées avec les pays offrant de nouveaux débouchés à ses exportations (29% du PIB chinois)et/ou riches en ressources naturelles, notamment énergétiques (la Chine consomme désormais entre le quart et le tiers de la production mondiale d’aluminium, d’acier, de fer et de cuivre) ; le renforcement des relations avec les pays économiquement les plus avancés, fournisseurs de technologies et de capitaux ; la promotion de la libéralisation du commerce dans le cadre de l’OMC et d’accords bilatéraux de libre-échange (création d’une zone de libre-échange avec l’ASEAN à l’horizon 2010-2020 ; accords en négociation avec la Nouvelle-Zélande, l’Australie et le Chili). Compte tenu des difficultés rencontrées par les entreprises étrangères pour accéder au marché chinois, la Chine doit cependant fournir des efforts supplémentaires dans le sens de l’économie de marché, conformément à ses engagements à l’OMC ; un engagement plus actif en faveur de la stabilité régionale : la Chine joue ainsi, depuis 2003, un rôle de médiation essentiel dans la crise nucléaire nord-coréenne. La diplomatie pétrolière de la Chine La Chine, devenue importatrice nette de pétrole en 1993, a, début 2004, remplacé le Japon comme deuxième plus gros importateur de pétrole. Les importations pétrolières chinoises proviennent aujourd’hui à 60% du Moyen-Orient (ce chiffre pourrait s’élever à 80% en 2010). Deux pays sont particulièrement importants pour la Chine : l’Arabie saoudite et l’Iran, respectivement ses premier et deuxième fournisseurs en pétrole brut. Le souci de la Chine de diversifier ses sources d’approvisionnements forme aujourd’hui l’un des principaux moteurs de sa politique de rapprochement en direction de la Russie, de l’Asie centrale, de l’Afrique (Angola, Soudan, Algérie, Nigéria) et de l’Amérique latine (Vénézuela, Pérou, Brésil, Equateur) 2. Implication accrue sur les questions de gouvernance mondiale La Chine cherche à s’affirmer comme une puissance globale responsable. Sans rompre avec la ligne fixée par DENG Xiaoping à la fin des années 80 (« cacher ses talents en attendant son heure »), elle fait de plus en plus entendre sa voix afin de promouvoir sa vision des relations internationales. Pékin qualifie sa politique étrangère de « diplomatie de la paix, du développement et de la coopération » en faveur d’un « monde harmonieux », fondée sur le strict respect du principe de souveraineté dans le cadre des « cinq principes de la coexistence pacifique »). Se présentant comme une « puissance en développement », la Chine s’affiche volontiers comme un porte-parole du Tiers-monde tout en privilégiant désormais une approche moins idéologique et plus économique. Poursuite du développement des relations avec l’Amérique latine La Chine a, depuis 2004, donné un nouvel élan au développement de ses relations avec l’Amérique latine (essentiellement le Brésil, l’Argentine et le Mexique, qui ont établi des « partenariats stratégiques globaux » avec Pékin). Le commerce bilatéral dépasse aujourd’hui 70 Mds USD (soit dix fois plus qu’il y a dix ans), faisant de la Chine le 3ème partenaire économique de la région. Les perspectives de retombées pour le développement local ont néanmoins été décevantes pour les Etats latino-américains (retards des investissements chinois : 100 Mds USD annoncés entre 2004 et 2014 ; compétitivité croissante de la Chine sur les marchés intérieurs et extérieurs, notamment les Etats-Unis ; captation des IDE ; préoccupation face devant la nature du commerce bilatéral fondé sur l’exportation vers la Chine de matières premières et de produits agricoles et l’importation de produits finis ; crainte d’une désindustrialisation). La Chine s’affirme également comme un nouvel acteur de la stabilisation de l’Amérique latine en participant à l’opération de maintien de la paix à Haïti (Pékin suit toutefois avec attention les relations entre Port-au-Prince et Taipei). Afrique : percée de la diplomatie chinoise en 2006 La Chine développe en Afrique une diplomatie dynamique axée sur trois objectifs principaux : entretenir un réservoir de voix aux Nations unies, s’approvisionner en ressources naturelles et créer de nouveaux débouchés à son économie, isoler Taiwan. 2006 a marqué une accélération de l’engagement de la Chine en Afrique : publication du premier livre blanc sur la politique africaine de la Chine (janvier) ; tournées africaines effectuées par le président, le premier ministre et le ministre des Affaires étrangères chinois dans 17 pays africains depuis avril dernier ; 1er sommet Chine-Afrique en présence de 41 chefs d’Etat et de gouvernement africains, qui a établi un « nouveau type de partenariat stratégique entre la Chine et l’Afrique » (novembre). En 2006, la Chine, 3ème partenaire commercial de l’Afrique, est devenue le premier fournisseur de l’Afrique subsaharienne. Ses positions dans les secteurs stratégiques pour son économie se sont renforcées (énergie, mines, exploitation forestière, textile, télécommunications, biens d’équipement). Le commerce sino-africain, constitué à 60% d’hydrocarbures (1/3 des importations chinoises dans ce secteur en 2005), s’est élevé à 55,5 Mds USD. La Chine envisage un doublement de son commerce bilatéral d’ici 2010 et de son APD d’ici 2009 (sans préciser son montant). La Chine a accru sa participation aux opérations de maintien de la paix sur le continent africain (Libéria, Soudan, République Démocratique du Congo). Le développement de la présence chinoise apporte beaucoup à l’Afrique (produits bon marché, savoir-faire, capitaux), mais suscite des inquiétudes et des critiques : aide peu regardante des normes de bonne gouvernance (absence de conditionnalité de l’aide chinoise), de protection de l’environnement et de libre concurrence ; ressentiment des populations locales lié à la pénétration économique chinoise ; insécurité pour ses ressortissants de plus en plus nombreux en Afrique (nombre de travailleurs estimé à 500 000). L’instauration de « partenariats globaux » dans un cadre bilatéral, son engagement en faveur d’un « multilatéralisme effectif »et sa diplomatie culturelle en gestation(création d’un réseau d’« Instituts Confucius ») témoignent d’un effort pour doter son action diplomatique d’une dimension plus globale et moins centrée sur ses intérêts économiques nationaux. Ainsi, la Chine développe, au moins de façon formelle, sa coopération sur les grandes questions internationales : participation accrue aux opérations de maintien de la paix dans le cadre de l’ONU, lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale, promotion du développement durable et de la diversité culturelle, rapprochement avec les régimes de non-prolifération. La stratégie chinoise d’équilibre de ses relations avec les grandes puissances Le rapprochement entre la Chine et les Etats-Unis, entamé après le 11 septembre 2001, a progressé depuis la fin 2005 (visites du président américain en Chine en novembre 2005 et du président chinois aux Etats-Unis en avril 2006 ; mise en place de mécanismes de dialogue stratégique dans les domaines politique en 2005 et économique en 2006). Parallèlement, l’intégration économique entre les deux pays s’est poursuivie (déficit américain de 233 Mds USD en 2006). La rivalité stratégique sino-américaine demeure toutefois, avec des frictions importantes dans les domaines économique et commercial, militaire et sur la question des droits de l’homme. Pékin cherche par ailleurs à développer ses relations avec les autres grandes puissances. La Chine s’attache ainsi à développer une relation politique privilégiée avec la Russie, avec laquelle elle partage des réelles convergences de vues sur de grandes questions internationales (Iran) et qui constitue un acteur clé de sa stratégie énergétique ainsi que son principal fournisseur étranger en équipements militaires (montant du commerce bilatéralen 2006 : 33,4 Mds USD). Ses liens avec l’Union européenne n’ont cessé de se densifier. Dans le domaine économique, l’UE élargie est devenue en 2004 le premier partenaire commercial de la Chine (commerce euro-chinois en 2006 : 272,3 Mds EUR). La Chine est le 2ème partenaire commercial de l’UE après les Etats-Unis. La deuxième session du dialogue stratégique UE-Chine a eu lieu à Pékin en juin 2006. Le 9ème Sommet UE-Chine s’est tenu à Helsinki en septembre 2006. Devenue locomotive de la croissance en Asie, la Chine s’affirme comme un partenaire politique majeur pour le développement de la coopération régionale. Sa participation à la structuration d’un multilatéralisme asiatique est essentielle pour le développement harmonieux de l’Asie-Pacifique et la prévention des crises dans la zone. Bien qu’elle demeure réticente à évoquer les questions de sécurité traditionnelles hors du cadre de ses relations bilatérales, la Chine multiplie les initiatives au sein des enceintes multilatérales régionales (ASEAN+1, ASEAN+3, ARF, APEC, Organisation de Coopération de Shanghai, Forum de Boao).

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