17 décembre 2007

LE BRESIL

République fédérative du Brésil Données géographiques Superficie : 8 511 965 km² (quinze fois la France) Population : 186 millions (2006) Capitale : Brasilia (2 millions d’h.) Villes principales (en millions d’habitants) : São Paulo (18,4), Rio de Janeiro (11,1), Belo Horizonte (4,5), Porto Alegre (3,8), Salvador de Bahia (2,4), Fortaleza (2,14), Curitiba (1,6), Recife (1,3m), Belém (1,1m), Goiânia (1,1m). Langue (s) officielle (s) : Portugais Monnaie : Real Fête nationale : 7 septembre Données démographiques Croissance démographique : + 1,11 % (estimation 2004) Espérance de vie : 71,9 (hommes) ; 75,8 (femmes) Taux d’alphabétisation : 89 % (taux officiel) Religions : catholiques (73,6%) ; évangélistes (18%) Indice de développement humain (Classement ONU) : 0,792 (69ème rang mondial sur 177) Données économiques PIB (2006) : 1050 milliards $ PIB par habitant (2006) : 5 088 $ Taux de croissance (2006) : +3,7% ( estimation 2007 : 4,6% ) Taux de chômage (2006) : 10,4% Taux d’inflation (2006) : +3,0% Excédent primaire (2006) : 3,9% Exportations 139 milliards $ (2006) Balance commerciale (2006) : + 46 milliards $ Dette extérieure totale (2006) : 191,1 milliards $ (17,9% du PIB) Réserves Internationales(2006) : 160 milliards $ Principaux clients : Etats-Unis, Argentine, Chine, Pays-Bas Principaux fournisseurs : Etats-Unis, Argentine, Allemagne, Chine, Japon Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2006) : agriculture : 5,1 % industrie : 30,9% services : 64,0% Dispositif diplomatique et consulaire français au Brésil : Ambassade de France à Brasília et agences consulaires à Belém, Macapá, Recife, Maceió,Belem, , Salvador, Porto Seguro, Fortaleza, São Luis, Natal et Aracajú ; Consulat général à São Paulo et agences consulaires à Campo Grande, Campinas, Curitiba, Florianópolis, Foz de Iguaçu, Porto Alegre, Santos et São Jose dos Campos ; Consulat général à Rio de Janeiro et agences consulaires à Belo Horizonte et Vitória. Communauté française au Brésil : 14 000 français immatriculés (25 000 estimés dont bi-nationaux) Communauté brésilienne en France : 2 000 enregistrés (25 000 estimés dont bi-nationaux)) Economie : historique Jusqu’en 1980, l’économie brésilienne a connu un taux de croissance annuel moyen proche de 6% qui lui a permis de créer une base industrielle solide. Mais l’endettement consenti pour le développement a entraîné le pays dans la crise de la dette des années 80. Dans les années 1990, les réformes, inspirées par le consensus de Washington", ont combiné privatisation des services et des entreprises publiques, discipline budgétaire et ouverture commerciale. Le "Plan Real" conçu en juillet 1994 par M. Cardoso (alors ministre des Finances) et reposant sur la création d’une nouvelle monnaie (parité ancrée sur le dollar), sur l’ouverture des frontières et sur la désindexation de l’économie, a permis de freiner considérablement l’inflation. Parallèlement, des réformes constitutionnelles en matière économique ont pu être votées : démantèlement du monopole dans les secteurs des télécommunications et du pétrole et allègement des contraintes pesant sur les investisseurs étrangers notamment. Les crises financières asiatique puis russe ont fragilisé l’économie et les finances du Brésil. Devant la fuite des capitaux, la Banque centrale a laissé flotter le real en janvier 1999. Cette crise a démontré a contrario la capacité de rebond du pays, qui a évité des faillites bancaires en série et échappé au retour de l’inflation. En outre, sous la pression de la crise, le Parlement a voté les réformes, conflictuelles, des régimes de retraite et de l’imposition sur les mouvements de capitaux (CPMF). Le Président Cardoso a également réussi à faire voter la loi de responsabilité fiscale des Etats fédérés qui contribue à la discipline budgétaire du pays. Economie : situation actuelle Cinquième pays du monde par sa population, dixième économie mondiale en 2006, le Brésil fait partie des pays à revenus intermédiaires inférieurs. Dans le fil des réformes libérales entreprises par le Président Cardoso, la politique vertueuse du Président Lula a permis une amélioration très nette des paramètres financiers. Le le Brésil reste fragilisé par le poids de la dette (plus de 50% du PIB), même s’il a considérablement réduit sa vulnérabilité externe. Le commerce extérieur « tire » la croissance (139 Mds $ d’exportations en 2006, avec un solde de 46 mds $). Le Brésil a rééquilibré ses marchés d’exportation en accroissant la part des nouveaux marchés (la Chine y achète désormais plus que l’Argentine). Toutefois, la grande part des exportations brésiliennes se dirige toujours vers l’Union européenne (22%) ou les Etats-unis (18%). Les pays du Mercosur absorbent10% des ventes brésiliennes, dont 8,4% pour la seule Argentine. Le FMI avait accordé en 2002 un programme d’appui financier au Brésil dont les objectifs furent respectés pas le Président Lula da Silva s’était engagé, avant l’élection, à respecter les objectifs, notamment en matière de contrôle de l’inflation et d’excédent primaire du budget. Ces objectifs ont été respectés. En décembre 2005, les autorités brésiliennes ont annoncé le remboursement par anticipation de ses dettes envers le FMI (15,6 Mds $) et le Club de Paris (2,6 Mds $), témoignant ainsi d’un respect des grands équilibres. Une croissance économique mondiale soutenue, gage d’une robuste demande extérieure, et la permanence des prix des matières premières à des niveaux favorables aux exportations brésiliennes, seront déterminants pour que le Brésil sorte définitivement du ’’ piège de la dette ’’ héritage des années 1980. Il retrouve les marges de manoeuvre budgétaires lui permettant de financer enfin son lourd déficit d’investissements en infrastructures, qui est l’un des principaux freins structurels à l’accélération et à la soutenabilité de sa croissance. Le plan d’accélération de la croissance « PAC » lancé par le Président Lula, à la fin du mois de janvier 2007, vise à élever le taux de croissance annuel du PIB à 4,5% puis 5% . Il prévoit plusieurs chantiers prioritaires concernant les infrastructures (énergie, transports, logement, assainissement), le soutien au crédit et au financement, l’amélioration du climat des investissements, les exonérations fiscales et les mesures budgétaires de long terme. Pour développer les infrastructures, des investissements - associant l’Etat fédéral, les entreprises publiques et privées - d’un montant de 504 mds R$ (180 mds d’euros) seront engagés d’ici à 2010. Situation sociale La transition du "Plan Real", avec la chute de l’inflation, a contribué à améliorer le pouvoir d’achat des revenus les plus faibles et permis la diffusion des biens durables. Parallèlement, des progrès importants ont été enregistrés dans le domaine de la santé et de l’éducation. Mais la répartition des revenus demeure très inégalitaire et le Brésil reste, selon la formule du Président Cardoso, un pays injuste plutôt qu’un pays pauvre, classé au 65ème rang mondial pour le développement humain. Le Brésil reste l’un des pays les plus inégalitaires (indice de Gini : 0,57). Les 50% les plus pauvres recevaient 14,5% du revenu total en 2000 (contre 13% en 1991), alors que les 10% les plus riches bénéficiaient de 46% du revenu total (contre 49%, 10 ans auparavant). Plus du tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté et la classe moyenne (25% de la population) est très vulnérable. Le Brésil est également marqué par de très fortes disparités régionales, quel que soit l’indicateur choisi. Ainsi la mortalité infantile, bien qu’en forte baisse (de 38%), reste deux fois plus élevée dans le Nordeste que dans le Sud. Les taux d’équipement en biens durables sont deux à trois fois supérieurs dans le sud du pays. Dans les zones rurales, plus de la moitié de la population a un salaire inférieur au revenu minimum alors que ce taux est de 25% en zone urbaine.On distingue traditionnellement trois Brésil : 1) Le Brésil développé : 50 % de la population brésilienne , sept Etats du sud (Rio Grande do Sul, Santa Catarina, Paraná, São Paulo, Mato Grosso do Sul, Rio de Janeiro, Espírito Santo) et Brasília. 2) Le Brésil intermédiaire : 17 % de la population brésilienne, six Etats contigus, de la frontière vénézuélienne au Minas Gerais (Roraima, Amazonas, Rondônia, Mato Grosso, Goiás, Minas Gerais) et l’Amapá (frontalier de la Guyane française). 3) Le Brésil pauvre : 33 % de la population brésilienne , neuf Etats du Nordeste (Alagoas, Bahia, Ceará, Maranhão, Paraíba, Pernambuco, Piauí, Rio Grande, Sergipe) et les trois Etats amazoniens les plus défavorisés (Acre, Pará et Tocantins). Depuis 1995, le Brésil connaît également une montée du chômage et du travail dissimulé, sous l’effet de l’ouverture économique et des restructurations d’entreprise. La population active au Brésil comprend 79,3 millions de personnes dont 71,7 millions ont un emploi. Le taux de chômage respectant les normes internationales s’élève à 10% en 2006. Une violence croissante. Depuis le milieu des années 1990, les effets du trafic de drogue ont contribué à la montée de la délinquance et de la violence criminelle. Les puissantes organisations criminelles liées au trafic de drogue contrôlent les quartiers pauvres des grands foyers urbains. Les forces de polices se révèlent incapables d’endiguer la délinquance de voie publique et le Brésil est un des pays d’Amérique latine où le taux d’homicides est le plus élevé (20 fois supérieur à celui de la France). La situation explosive des prisons, où prospère le crime organisé, a conduit aux événements de mai 2006 à Sao Paulo (attentats meurtirers contre la police dans tout l’Etat) et de décembre 2006 à Rio (envoi de troupes fédérales). Politique extérieure du Brésil. Le Brésil aspire à devenir le leader continental d’un pôle sud-américain de stabilité, en mesure de faire contrepoids aux Etats-Unis, ainsi qu’une grande puissance émergente, capable de peser dans les affaires du monde. Le président Lula da Silva a placé la politique étrangère au cœur de son projet politique pour faire du Brésil une « nation mieux respectée, capable de défendre ses intérêts internationalement ». La diplomatie brésilienne s’articule autour de six priorités : - Renforcer le marché commun du cône sud (Mercosul) entre le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay. En s’appuyant sur une alliance stratégique avec l’Argentine, le président Lula da Silva veut développer le Mercosul sur le modèle de l’Union européenne : achever l’union douanière en 2006 (un programme ambitieux a été défini lors de la réunion du Conseil du marché commun à Montevideo en décembre 2003) et engager une réelle coordination des politiques macro-économiques. Les institutions du Mercosul ont été renforcées (secrétariat exécutif, création du comité des représentants permanents, installation d’un tribunal des différends à Assomption le 13 août 2004). L’association envisage d’intégrer de nouveaux membres (Venezuela, Bolivie) mais le somment d’Assomption en juin 2007 a illustré les nouvelles divisions du Mercosur (absences et critiques d’Hugo Chavez). - Etre le moteur de l’intégration et le leader de l’Amérique du Sud. Le Brésil est à l’origine du sommet des Chefs d’Etat d’Amérique du Sud (Brasilia, 2000 ; Guayaquil, 2002). Il a joué un rôle essentiel dans la création, le 9 décembre 2004, de la Communauté Sud-américaine des Nations, qui s’est réunie en octobre 205 à Brasilia. Le Brésil promeut un renforcement des liens entre le Mercosul et la Communauté andine des nations (avec laquelle un accord-cadre de libre-échange a été signé en avril 2004), ainsi que le développement des infrastructures continentales. De même, sous l’impulsion du Président Lula, le Brésil s’implique davantage dans le règlement des crises régionales : Colombie, Venezuela, Bolivie et Haïti (commandement de la MINUSTAH - force internationale de stabilisation). En outre, la diplomatie parfois erratique du Président Chavez, tout en concurrençant celle du Brésil sur la scène régionale, fait apparaître le Président Lula comme un sage. - Mener une diplomatie commerciale offensive. Depuis 1994, le Brésil mène une politique d’ouverture équilibrée vis-à-vis de ses différents partenaires pour élever ses exportations (+20% en 2003). Il joue un rôle moteur dans les négociations de la future zone de libre-échange des Amériques, dont la portée a été réduite sous son impulsion. Avec l’Union européenne, les négociations d’un accord d’association se sont ouvertes en 1999. Ces deux négociations mettent en jeu plus de 70% des échanges actuels du Brésil. Les principaux obstacles portent sur les questions agricoles et les réticences brésiliennes en matière d’accès aux produits industriels, de services et de marchés publics. Membre du groupe de Cairns, il a pris, lors de la réunion ministérielle de Cancun (10-14 septembre 2003), la tête du G20 (qui inclut notamment l’Inde, la Chine et l’Egypte) pour lutter contre les subventions à l’exportation et négocier à l’OMC. - Conclure des partenariats stratégiques avec les grands pays émergents et promouvoir la coopération Sud-Sud. Le forum de dialogue avec l’Afrique du Sud et l’Inde -baptisé IBSA- manifeste la volonté du Brésil de développer ses relations avec les grands pays émergents du Sud (partenariat stratégique avec l’Inde, visite de Lula en juin 2007). Le Président Lula veut également s’appuyer sur « les racines » du Brésil (deuxième pays noir, après le Nigéria) pour développer ses relations avec l’Afrique et le Moyen-Orient. Un sommet Afrique-Brésil s’est tenu à Abuja, en novembre 2006. - Se faire reconnaître comme une puissance, porte-parole des pays pauvres et émergents. Le Brésil est, avec le soutien de la France, candidat à un siège de membre permanent du Conseil de sécurité. Il veut associer les pays émergents à la définition de règles internationales plus équitables. Il a proposé « une alliance contre la pauvreté et la faim dans le monde » (déclaration conjointe avec les Président Chirac et Lagos (Chili) et Kofi Annan, à Genève, le 30 janvier 2004. Le Brésil s’est engagé en faveur de modes innovants de financement du développement (taxe sur les billets d’avion notamment) et a contribué au lancement d’une Facilité Internationale pour l’Achat de médicaments (FIAM) lancé officiellement en octobre 2006. - Se poser en promoteur intransigeant du désarmement. Auparavant considéré comme un pays du "seuil nucléaire", le Brésil a ratifié le Traité de non-prolifération, ainsi que le Traité d’interdiction des essais nucléaires en 1998. Depuis cette date, il promeut le désarmement nucléaire mais n’a pas engagé de négociations avec l’AIEA et se montre intransigeant sur la question des contrôles de ses installations. Mise à jour : 20.09.07

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