4 novembre 2007

L'Etat employeur-producteur recule tandis que l'Etat redistributeur s'étend.

En 1985, au maximum de l'expansion du secteur public, 3 058 entreprises étaient détenues par l'Etat et elles employaient 1 856 000 personnes, soit 10,5 % des salariés. En 2005, ces entreprises n'étaient plus que 1 143 avec 864 000 employés, soit 3,9 % des salariés. Depuis vingt ans, le poids de l'Etat a donc fortement reculé en tant qu'employeur et producteur. L'Etat redistributeur: L'activité des pouvoirs publics consiste en effet notamment à percevoir de l'argent sous forme de taxes, d'impôts ou de cotisations sociales, pour le rendre immédiatement aux ménages et aux entreprises (mais pas forcément les mêmes que ceux qui avaient été taxés initialement) sous la forme de prestations sociales ou de subventions. En 2006, l'Etat n'a utilisé qu'un peu plus du tiers des prélèvements obligatoires pour son propre fonctionnement, comme en 1959. Il y a cinquante ans, ces prélèvements représentaient en tout un peu moins du tiers des richesses produites ; aujourd'hui, avec 46 % du PIB, on s'approche de la moitié. La part des impôts sur la production (essentiellement la TVA et les droits de douane) a légèrement fléchi, passant de 17 % du PIB en 1959 à 15 % aujourd'hui. Tandis que les impôts sur le revenu et le patrimoine (surtout l'impôt sur le revenu des ménages et celui sur les bénéfices des entreprises, ainsi que la contribution sociale généralisée, CSG) sont passés de 6 % du PIB à 12 %, un doublement. Les cotisations sociales forment le plus gros morceau, avec 18 % du PIB, alors qu'elles ne pesaient que 10 % en 1959. Leur niveau a cependant sensiblement diminué depuis 1996, où elles avaient culminé à 21 % du PIB, du fait du basculement d'une part croissante du financement de la protection sociale vers l'impôt, via la CSG. Cette hausse de la part des prélèvements obligatoires dans le PIB est un phénomène que connaissent tous les pays développés. Dans des sociétés et des économies de plus en plus complexes, et donc fragiles, il faut corriger de plus en plus souvent les défaillances du marché et fournir de plus en plus de " biens publics ", comme disent les économistes : sécurité physique et juridique, qualité de l'infrastructure et de l'environnement... Les dépenses publiques ont excédé les recettes de l'Etat pendant 34 des 48 dernières années. Si les dépenses financées par ces déficits servent à doper la croissance, cela ne pose pas de problème : les recettes qui découlent de cette croissance permettent de rembourser les emprunts antérieurs. Les entreprises fonctionnent d'ailleurs de la même façon : elles ont aussi été en " déficit " pendant 43 des 48 dernières années, ayant recours à l'épargne des ménages pour se financer. Mais avec le ralentissement de la croissance, ce cercle vertueux ne s'est pas mis en place et la dette publique a explosé, au point d'atteindre 64 % du produit intérieur brut (PIB) en 2006.

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