1 juin 2008

la crise des subprimes

Quelques éléments pour comprendre la crise des subprimes et ses répercussions. LEXIQUE SUBPRIME. Crédit hypothécaire accordé aux Etats-Unis par des établissements spécialisés, non régulés, à des ménages modestes, sans considération de leur capacité à rembourser. TITRISATION. Montage financier permettant à un établissement financier de transférer le risque de non-remboursement d'un crédit en le transformant en produit financier complexe vendu sur le marché. CRISE DE LIQUIDITÉS. Phénomène de défiance extrême conduisant les établissements financiers à ne plus se prêter de l'argent entre eux. STAGFLATION. Combinaison d'inflation et de croissance molle. Le phénomène, apparu dans les années 1970 après le premier choc pétrolier, menace de nouveau les économies occidentales. Des millions de ménages américains modestes ont souscrit des emprunts à taux variables, gagés sur la valeur des biens immobiliers pour un montant total de 1 200 milliards de dollars. Ces prêts ont été accordés par des sociétés de crédit hypothécaire avides de profits, peu regardantes sur la solvabilité des ménages. Lorsque les prix de l'immobilier se sont effondrés et que les taux d'intérêt ont grimpé, ces ménages ont été étranglés par les dettes. Entre-temps, les crédits subprimes ont été transformés (titrisés) en produits financiers complexes rachetés par les banques du monde entier. Le risque, que l'on croyait disparu, s'est ainsi retrouvé disséminé un peu partout. La panique des marchés. Depuis l'apparition des subprimes, les investisseurs sont de plus en plus nerveux. Sur les marchés interbancaires, les banques refusent de se prêter de l'argent. le krach est évité grâce à l'action des autorités monétaires, de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE) principalement. Elles injectent massivement les liquidités qui font défaut aux banques. La Fed, en complément, réduit drastiquement ses taux directeurs de 0,75 point. Elle ira plus loin pour relancer l'économie américaine et rassurer les marchés. Au total, les taux américains passeront de 5,25 % avant l'été 2007 à 2,25 % fin mars 2008. Cependant, l'action de la Réserve fédérale américaine contribue à faire plonger le dollar sans juguler tout à fait la défiance envers les banques. Et si le marché d'actions surnage, les investisseurs lui préfèrent les matières premières (pétrole, or, blé...) considérées comme des valeurs refuges. Leurs prix flambent. La crise dépasse alors clairement le cadre financier, l'envolée de ces prix affecte directement les industriels et les consommateurs tout en stimulant l'inflation. La hausse des prix, que l'on croyait disparue de nos économies, fait ainsi un retour inattendu, dépassant 3 % de part et d'autre de l'Atlantique. Les revendications salariales pointent, notamment en Allemagne. La spirale inflationniste se met en place. Les banques, affectées par les pertes des subprimes, resserrent les vannes du crédit pour les ménages et les entreprises. Aux Etats-Unis où la population vit à crédit (le taux d'épargne y est négatif), le phénomène est dramatique. "Les Etats-Unis sont déjà en récession", estime ainsi l'homme d'affaires milliardaire Warren Buffett. En Europe, les déboires de l'économie américaine, l'un des principaux débouchés pour les exportations, grippent une croissance déjà molle sans faire taire l'inflation. La stagflation, cauchemar des économistes et des banques centrales, menace. depuis début 2008, la crise est si grave qu'elle chahute aussi les pays émergents, même si leur croissance en 2008 restera nettement supérieure à celle des pays occidentaux.

Aucun commentaire: